Les patrons romands demandent une seconde ligne de train entre Genève et Lausanne
Dans le combat pour obtenir une seconde ligne de train entre Genève et Lausanne, les politiciens et les associations de mobilité ne sont plus les seuls à s’exprimer. Pour la première fois, le patronat romand entre dans la danse et demande à la Confédération de réaliser une nouvelle ligne ferroviaire au plus vite. Cette prise de position est soutenue par quatre chambres de commerce : le Centre patronal, la Fédération des entreprises romandes, la Chambre de commerce, d’industrie et des services de Genève ainsi que la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie (CVCI).
Les raisons avancées par ces acteurs économiques pour justifier cette demande sont multiples. Tout d’abord, l’évolution démographique de l’arc lémanique rend cette seconde ligne de train nécessaire. En effet, avec l’augmentation de la population, de plus en plus de personnes devront emprunter les transports publics, notamment le train. De plus, les mesures climatiques fédérales, telles que la loi climat, vont pousser davantage de personnes à privilégier les transports publics, ce qui renforcera encore plus le besoin d’une seconde ligne de train.
Outre ces considérations démographiques et environnementales, les acteurs économiques soulignent également l’importance d’une seconde ligne de train pour l’économie romande. En effet, les entreprises de la région, telles que Coop et Migros, utilisent largement le rail pour acheminer leurs marchandises. Ainsi, un incident sur la ligne existante, comme le trou de Tolochenaz, peut engendrer des retards dans les chaînes d’approvisionnement et avoir un impact financier significatif. De plus, en cas de congestion, le report sur la route n’est pas une solution facile, car l’autoroute A1 est souvent surchargée.
Certes, des avancées ont déjà été réalisées, comme la construction prochaine d’un tunnel alternatif entre Morges et Perroy. Cependant, les acteurs économiques estiment qu’une vision à long terme est nécessaire pour garantir des liaisons ferroviaires viables d’ici à 2050. Ils appellent donc à dépasser les divisions traditionnelles entre les milieux patronaux et les associations de mobilité douce et à faire front commun pour faire avancer ce projet.
Les patrons romands invitent ainsi les élus à soutenir les motions de Roger Nordmann (PS/VD) et Olivier Français (PLR/VD), qui demandent au Conseil fédéral de prendre des mesures pour augmenter la redondance et la capacité de la ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève. Si cette demande devrait être approuvée au niveau national, elle pourrait rencontrer plus de difficultés aux États.
Cependant, les acteurs économiques restent optimistes et espèrent que certaines faîtières économiques suisses alémaniques soutiendront leur démarche. En effet, le réseau ferroviaire suisse est interconnecté, et des difficultés sur un tronçon peuvent avoir des répercussions sur d’autres axes. Ainsi, cette demande ne concerne pas seulement la région lémanique, mais l’ensemble du réseau ferroviaire suisse.
La demande des patrons romands pour une seconde ligne de train entre Genève et Lausanne met en avant l’évolution démographique, les mesures climatiques et les besoins économiques de la région. Ils appellent à une vision à long terme et à une collaboration entre les différents acteurs pour faire avancer ce projet. Reste à voir si cette demande sera entendue et si elle aboutira à la réalisation de cette nouvelle ligne ferroviaire tant attendue.